LES PORTES DE L’ ATLANTIQUE
Le fameux Rocher, une des deux colonne d'Hercule
Au terme de 5 jours de navigation depuis Palma (Merci à notre amie Claude pour les beaux moments passés en ta compagnie dans cette jolie ville!) nous voilà à Gibraltar, porte de l’Atlantique.
Après Palma, nous avons fait une brève escale à Formentera, dans la splendide baie de Spalmatore, encore appelée baie de Tahiti, au sud d’Ibiza, pour percuter notre ancien radeau de survie qui était périmé et remplacé par un neuf -- cet exercice grandeur nature nous paraissait opportun au cas où… On est jamais trop prudent…
Essai très enrichissant car pratiqué dans de bonnes conditions météo (voir photos). Nous avons ainsi appréhendé ce que pourrait être la survie dans un radeau.
Nous levons l’ancre, cap vers San-José, escale d’avitaillement en fruits, légumes et Sangria, à quelques encablures de Malaga que nous atteignons le mercredi 19 octobre (300 miles nautiques parcourus dans d’excellentes conditions météo) à voir paresseusement s’étirer sous nos yeux la magnifique côte andalouse.
La dernière nuit de navigation avant Gibraltar a été quelque peu éprouvante, car une épaisse nappe de brouillard recouvrait la grande bleue. Aucune visibilité dans une zone très fréquentée, avec pour seuls repères auditifs, les cornes de brume. Heureusement, les aides à la navigation, comme le radar et le transpondeur AIS, qui permet de visualiser sur un écran la position GPS précise des bateaux, et d’émettre également sa propre position dans un rayon de plusieurs miles nautiques, ont été d’un précieux secours.
Ce phénomène de brouillard est habituel dans cette zone. C’est sans doute cette raison qui a incité les Anglais à en prendre possession, et à venir s’installer sur le Rocher de Gibraltar.
Ces 5 jours ont été ponctués par la capture de 2 belles dorades coryphènes qui ont bien agrémenté notre quotidien gastronomique. (Il est bien connu que la nourriture revêt un caractère essentiel en navigation).
Séquence émotion : la danse des dauphins autour du bateau, toujours difficiles à photographier, nous offre des spectacles grandioses.
Quel petit sans gêne ! Mardi, alors que nous étions au large, un petit oiseau gris et blanc a décidé d’élire domicile dans notre voilier pour s’y reposer - voir la photo - Il a égayé notre matinée pendant une vingtaine de minute avant de reprendre son envol ; quel somptueux cadeau !
LE DETROIT DE GIBRALTAR
Une porte de 14 km de large, entre l’Europe et l’Afrique, véritable autoroute pour les cargos passant de l’océan à la méditerranée ou inversement.
A l’instar du détroit de Messine, c’est un passage anxiogène pour tous les voileux qui s’y aventurent. Les différences de hauteur d’eau liées aux marées entre Atlantique et Méditerranée peuvent atteindre plusieurs mètres, générant de forts courants. A ceux-ci viennent s’ajouter des courants de convection, liés à la différence de salinité entre les deux masses d’eau. Il convient donc de respecter scrupuleusement les horaires des marées pour bénéficier des courants favorables ainsi que la direction du vent.
Les phéniciens savaient déjà tirer partie de ces phénomènes, en immergeant profondément leurs voiles dans l’eau et bénéficier ainsi de ces courants de profondeurs.
D’un point de vue pratique, s’engager dans le détroit 3 heures après la pleine mer de Gibraltar et par vent d’Est léger. Le détroit peut s’avérer être un obstacle insurmontable pour qui n’observerait pas ces conditions !!!